Jaillissement de l'être
Le Corona s'est abattu voilà 20 mois , sur tous les pays, sur nous et continue de variant en variant !
Aujourd'hui je me sens vidée ; je me retrouve avec un espace vide, grand, clair comme une maison neuve à réaménager. Des envies de partir, de quitter l’apparence , où le monde envahit les silences et le peu de naturel qui reste.
L'apparence , ce que crée l'homme, donne un coté irréel où le vrai s'est figé ou a disparu ; tout devient fade, et insipide.
Le Trop tue le vrai.
Vidée des idées, des concepts , comme si les mots glissaient sans résonance, comme l'eau sur les ailes du canard.
La spiritualité est -elle faite de mots ?
Non, ils ne servent qu'à exprimer un vécu , un ressenti; sinon on s'en moque.
Lâché, le superflu du mental !
Faire est parti avec le Covid . Ça n'a de sens que si le faire, vient de l'être, jaillit instantanément de l'être.
Faire est l’aboutissement d'un jaillissement venu de je ne sais où, qui descend comme la cascade de la montagne ; c'est l'éblouissement de l'être , un éclair annonçant l'orage.
Je porte dans ce vide , l'émerveillement de l'instant , de cet immensité sans nom.
Dieu , ici et maintenant.
Non pas dans cette église où j'aime tant me retrouver seule, ni dans mes livres, mais dans le regard des êtres rencontrés dans cette ville hier, dans les arbres se redressant dans leur habits verts, ou dorés , le vert de cette riche nature, dans la vague dorée des champs d’orge sous le vent, dans tout ce qui m'entoure et qui m’habite.
Vide de plénitude, je ne cherche plus rien . L'accompagnement de mon amie l'an passé m'a grandie.
Tout ce que je traîne d'objets , m'appesantit, me freine, me rétrécit.
Respirer, soulever, rencontrer, renouveler sans m'accrocher au sécurisant;
Qu'y a t-il de sécurisant dans une vie où tout est mouvance, chaque seconde..L'émotion monte à mes yeux spontanément , et me surprend sans raison apparente.
Vivre , vidée , libérée des attentes , amoureuses ou autres , comme attaches, donner, recevoir, partir sans rendre compte.
Rester ou partir, écouter ce qui bat au fond de mon âme.
Cet espace, tout neuf, inconnu.
Mireille Bertrand