Ne jamais oublier d'aimer exagéremment

"Ne jamais oublier d'aimer exagérément

 c'est la seule bonne mesure "

La mort , sujet tabou que l'on enfouit tout au long de sa vie dans une case :

"J'ai bien le temps d'y penser" Jusqu'au jour où nous entendons que des proches, des amis sont morts...l'espace de quelque jours on se sent envahi par cette "dame à la faucille", puis on l'oublie en se disant :"profite de la vie, elle est si courte."

Depuis quelques années , des personnes spécialisées accompagnent des mourants comme Marie de Hennezel. Françoise DOLTO lors d'une conférence, le 16 octobre 1985, disait aux enfants : "on ne meurt que quand on a fini de vivre, lapalissade ? non, une vérité qui rassure les enfants."

"Ma vie n'a plus de sens" disent les déprimés," mais alors pourquoi survivez vous ?? Il est important de les faire parler du sentiment de mort. Celui qui parle qui échange veut rencontrer quelqu'un qui lui dise:"Pour qui vivre? Pourquoi ? Pour aimer qui, si vous  ne vous aimez pas lorsque vous êtes épuisé".

"Etonnée disait elle, je ne connais pas un mot de plus que vous de la mort, et vous venez m'écouter comme si je savais quelque chose."

 On ne connaît rien de la mort. Christiane SINGER a choisi de nous offrir les derniers fragments de sa vie pour nous donner une approche.

"Vaincre la mort, vaincre la maladie : grotesque et arrogant ! Dira-t-on de quelqu’un qui a repoussé son déjeuner de deux heures qu’il a vaincu la faim ou de quelqu’un qui prolonge sa soirée de deux heures qu’il a vaincu le sommeil ? Si je dois survivre de quelques mois ou de quelques années... et même de quelques décennies, sait-on jamais, je n’aurai pas vaincu la mort, je l’aurai totalement, amoureusement intégrée. Voilà la vérité, elle est douce à dire."

Mais encore :

"Quand il n'y a plus rien, il n'y a que l'Amour. Il n'y a plus que l'Amour. Tous les barrages craquent. C'est la noyade, l'immersion. L'amour n'est pas un sentiment. C'est la substance même de la création" (Christiane Singer)

 J'ai été touchée aussi  en lisant le témoignage de Marie Christine Barrault(comédienne ) à son mari :

"A l'instant où il a rendu son dernier souffle, le lendemain vers midi, j'ai eu le sentiment d'accoucher, de mettre au monde sa mort, c'est cela que je veux dire maintenant. J'ai pris sa main, je l'ai posée sur mon ventre, et j'ai respiré avec lui, au même rythme que lui exactement. Sa respiration a commencé à être de plus en plus hachée, de plus en plus chaotique, mais je ne l'ai pas lâchée, je l'ai accompagné. C'était tragique , oui, mais nous n' étions pas dans l'émotion, pour le moment nous étions dans l'action, dans quelque chose de charnel, de vital allais je écrire. Nous étions dans l'acte de mourir, de devoir mourir, nous étions à l’œuvre, comme à l'instant où nous mettons au monde sachant combien les sentiments sont forts....je l'ai accompagné jusqu'au seuil de la mort, et là nous nous sommes séparés:lui entrant dans cette partie mystérieuse de notre destin, moi demeurant sur terre. Infiniment seule brusquement"

Il me rappelait le témoignage de Nadine , tenant son mari Yvan AMAR, dans ses bras"impuissante à changer le cours des choses, elle reste là présente ; lui caressant le dos. Elle sait qu'il n'y a rien à faire, elle prie, avec lui.......Une présence calme et contenante est la seule  chose qu'on peut offrir à une personne qui va mourir. Face à l'angoisse, elle est comme une peau invisible qui protège".

Le message de vie  de ses deux femmes est résumé dans cette phrase de Christiane SINGER

«  Ne jamais oublier d'aimer exagérément : c'est la seule bonne mesure »

mireille

"Derniers fragments d'un long voyage"  Christiane SINGER Albin Michel

"Mourir les yeux ouverts"Marie de Hennezel  Pocket Spiritualité

Françoise DOLTO Parler de la mort(Mercure de France)

"Ce long chemin pour arriver jusqu'à toi " de M.C BARRAULT

Comments

[SHANKARASADHANA]

C'est insoutenable !je connais des personnes , qui ne pouvant accepter, ont chercher à comprendre, ont cherché à vivre autrement...On trouve des témoignages , tel que celui de Lytta Basset"ce lien qui ne meurt jamais" ça ne changera rien à votre drame, mais cela vous permettra de porter votre regard ailleurs, donc de prendre un peu de recul avec votre douleur....garder votre cœur ouvert sur la vie.....L'Inde par ces enseignements donne une approche de la mort différente de l'occident, ça peut être aussi d'un grand secours , mais ça demande une transformation personnelle....on a le choix entre rester malheureux ou vouloir continuer de vivre...je vous souhaite le deuxième de tout mon cœur.

[myriam]

Quant on perd un enfant, à 20 ans alors que la vie s'offrait à lui, comment peut-on accepter cette épreuve ??? par accident, par suicide ou maladie c'est insoutenable..