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  • Pratiquer le Yoga dans son intégralité et s'inspirer de la vie des Maîtres est un phare dans notre monde contemporain en détresse; recevoir leurs bénédictions pour vivre, agir, servir et aimer.
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26 août 2020

Vézelay et Henri Vincenot

 

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Basilique de Vézelay en Bourgogne

 

Claudine Vincenot parle de son père , auteur des Etoiles de Compostelle:

Ils nous entraînaient avec eux dans ces promenades « salvatrices », en pleine nature, ou d'église en église lors des balades parisiennes Promenades « salvatrices », disait mon père car « seul l'homme debout fait du bon travail et c'est quand il marche qu'il pense droit ! » Et il continuait : « Si tu veux comprendre, débattre sainement, imaginer, organiser ta pensée, concevoir et décider : marche, marche, tu verras ! »

Salvatrices également car « on ne peut pas asservir l'homme qui marche ». disait Henri VINCENOT

D'autre part – et c'est là la seconde inspiration des Étoiles –, mon père et ma mère étaient tous deux des inconditionnels du Christ, tel qu'il nous apparaît dans son enseignement authentique : amour, pardon, partage. Henri Vincenot, élevé en école religieuse en province, fut très marqué par l'enseignement de l'Église du XIXe siècle mais, dès son adolescence, il sentit en lui un autre appel, très fort : par ses grands-pères compagnons du Tour de France, il fut initié au compagnonnage. Lors de notre long séjour parisien, il nous entraîna souvent à la Maison des compagnons, à l'ombre de l'église Saint-Gervais, pour y admirer les « chefs-d'oeuvre ». Très fervent de l'harmonie naturelle, mon père a donc tendu, toute sa vie, vers la sauvegarde ou la restauration d'une unité – qu'il pensait menacée – reposant sur : • la reconnaissance des forces naturelles, cosmiques et telluriques : « Je vois un édifice prodigieux qui descend très bas dans la terre et monte très haut dans le ciel, pour plonger encore plus loin dans la lumière et dans les grands courants d'en bas et ceux d'en haut. » • l'acceptation de la connaissance, surtout si elle remet en cause l'hégémonie « universitairement correcte » de la culture gréco-latine au profit d'une revalorisation de la culture celte. • la pratique quotidienne de la morale chrétienne qui, elle aussi, structura mon enfance non pas d'une façon didactique mais par l'exemple joyeux de mes parents. Cette unité préservée ou retrouvée revient comme un leitmotiv dans la vie de mon père, dans l'éducation qu'il nous donna et qu'il évoque si souvent dans Les Étoiles : « Nous sommes le confluent de deux rivières, celle du druidisme, issue des Géants des Grandes Pierres, et celle du Charpentier. La rencontre salvatrice de la Connaissance et de l'Amour !... » Je vois là une définition du celto-christianisme. Ainsi, à propos de la basilique de Vézelay : « On y réalisera parfaitement cette double régénération : la nôtre, celle qui utilise les éléments, et l'autre, celle que propose l'Église dans l'amour et la fraternité... »

 

Le tympan de Vézelay fut source d'admiration constante pour mon père qui ne se lassait pas de le commenter à ses enfants, petits-enfants, amis et... touristes inconnus lors de nos promenades sur la « Colline inspirée ».

Le premier élément important est la main démesurée du Christ en gloire. Avant toute considération symbolique particulière, la main qui travaille et qui crée était vénérée chez nous, famille d'artisans, de compagnons-ferroniers, ébénistes, bourreliers ; on y aimait le travail manuel bien fait. Les femmes cousaient, brodaient, crochetaient, tricotaient, « bricolaient », décoraient avec adresse et goût.

Cette divinisation de la main est explicite, bien sûr, dans la splendeur du Christ en gloire de Vézelay... « cette longue main, cette main droite trop grande et sans blessure », « cette main généreuse, hors des dimensions normales [...] sculptée en pensant secrètement au dieu Loug, dieu de Lumière au visage de soleil... » On reconnaît là toute la constellation des symboles ascensionnels et spectaculaires : la verticalité ; la souveraineté ouranienne (reconquête d'une puissance perdue) ; l'isomorphisme du sceptre, du rayon lumineux et du verbe.

J'en viens à présent à un second détail remarquable du tympan : la spirale... la « spirale dextre de deux révolutions et demie, comme celle de l'escargot, dont [Le Gallo] disait qu'il était le symbole de la vie éternelle ».

Le symbolisme de la spirale est déjà très clairement utilisé dans Le Pape des escargots où La Gazette parle du « grand envirotement du monde ». Gilbert Durand – que mon père n'avait pas lu – consacre une page très éclairante à ce sujet où l'escargot est présenté comme un symbole lunaire privilégié. Coquillage, il a l'aspect aquatique de la féminité, l'aspect féminin de la sexualité, et est un symbole important de la théophanie lunaire. Coquillage spiralé, il a été au coeur de spéculations mathématiques (équilibre dans le déséquilibre, ordre dans le désordre, pérennité dans le changement) et de spéculations arithmologiques sur le nombre d'or – si souvent évoqué dans Les Étoiles."

 

Je vous conseille un arret dans ce village, où la basilique se découvrira peu à peu à vous, lors de la montée à pieds de la rue principale...Emportez "Les Etoiles de Compostelle" et sentez cette atmosphère d'un autre temps, les paroles de Henri Vincenot inspiré..

"l'imagination disait il est une espèce  de grand réceptacle, un réservoir qui serait alimenté mystérieusement(le mystère n'est qu'apparent)  par une infinité de rivières, de ruisseaux, de ruisselets de suintements , de résurgences. Oui , c'est cela: de résurgences, de débits variables et de provenances diverses, qui viennent de très près ou de très loin dans le réservoir jusqu'à le faire déborder et, inexorablement, à crever ses digues et  à se vider."

 

Mireille Bertrand

 

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